Motivations d’HitlerAprès
l'annexion de la Tchécoslovaquie, grisé par les derniers succès de sa politique d'agression,
Hitler déclara, le 23 mai 1939 :
« Il n'est pas question d'épargner la Pologne. » .
Il souhaitait annexer la
ville libre de Dantzig, anciennement allemande mais séparée de l'Allemagne lors du
traité de Versailles pour offrir à la Pologne un accès, appelé le
corridor de Dantzig, à la
Baltique. Officiellement,
l'Allemagne réclamait à la
Pologne la construction d'un chemin de fer et d'une autoroute à travers le corridor de Dantzig pour relier la
Prusse-Orientale au reste du pays. La Pologne, si elle se montrait prête à des concessions sur l'usage du port de
Dantzig par l'Allemagne, était catégoriquement opposée à toute extraterritorialité à travers le corridor. La Pologne était décidée à défendre ses positions par les armes s'il le fallait, assurée qu'elle était du soutien du Royaume-Uni et de la France.
L'autre volonté du chancelier était, bien entendu, la conquête de son espace vital, le
Lebensraum. Situation polonaiseFace à cette agression imminente, la Pologne n’était pas en bonne posture. En effet, de 1926 à 1935, le pays se trouvait sous l'autorité du maréchal
Pilsudski qui, se sentant suffisamment protégé par l'Allemagne, avait, juste avant sa mort, signé
un pacte de non-agression avec celle-ci.
Les militaires lui ayant succédé refusèrent alors tout accord avec un pays démocratique et participèrent au démantèlement de la
Tchécoslovaquie en s'appropriant le district de
Teschen en 1938.
En outre, le ministre des Affaires étrangères,
Józef Beck, éprouvait une certaine sympathie pour le
nazisme. Mise en route de l’opérationHimmler, homme de confiance d'Hitler, fut convoqué le
23 juin 1939 à la réunion du conseil de défense du Reich pour arrêter les modalités de l'opération. Il conçut lui-même le plan de l'opération qu'il nomma « opération Himmler ».
L'opération consistait à organiser une fausse agression polonaise contre l'Allemagne, fournissant à Hitler un prétexte pour riposter en envahissant la Pologne. Il était prévu que le commando de pseudo-activistes en uniformes polonais prît en otage les techniciens de la station radio et diffusât sur les ondes nationales allemandes (la station de Gliwice était à grande puissance et longue portée) un appel aux populations de Silésie à se soulever contre l'Allemagne, sous la forme d'un message de provocation insultant pour le régime nazi.
Himmler confia la réalisation du plan à
Heydrich. Heydrich appela l'un de ses bras droits,
Alfred Naujocks, rencontré à
Kiel après son entrée dans les
SS. Naujocks, à son tour, choisit six hommes du
SD. Himmler exigea de
l'Abwehr qu'elle lui fournît de véritables papiers et uniformes militaires polonais.
Wilhelm Canaris, chef de l'Abwehr, tenta d’empêcher l'opération, mais
Wilhelm Keitel, chef de l'OKW[/color][/b], dont dépendaient les services de Canaris, se rangea au côté d'Himmler.
Heinrich Müller, chef de la
Gestapo, fournit les derniers éléments du plan : douze criminels issus de camps de concentration, déguisés en Polonais, destinés à être laissés pour morts sur les lieux de « l'attaque ». Heydrich leur donna le nom de code « conserves » ; il leur avait été promis qu'en échange de cet acte patriotique, ils seraient libérés des camps.
L’attaque de l’émetteur radioLe jour même de l'envoi de
l'ultimatum allemand à la Pologne, l'opération fut lancée. Les six membres du SD et les douze prisonniers déguisés en Polonais arrivèrent à
Gliwice et diffusèrent un message en polonais appelant la minorité polonaise de
Silésie à prendre les armes pour renverser le
chancelier allemand Adolf Hitler. Seul problème, le technicien radio qui accompagnait l'équipe de Naujocks ne connaissait pas les installations de l'émetteur de Gleiwitz et fut incapable de trouver le commutateur permettant de mettre sous tension l'antenne longue portée. Seule une émission strictement locale put avoir lieu. Ceci n'empêcha cependant pas le plan de Himmler et Heydrich de se poursuivre, en particulier le volet concernant les « conserves », c'est-à-dire les cadavres de pseudo-Polonais.
Les douze prisonniers furent ensuite abattus et l'on convoqua plusieurs journalistes pour témoigner de l'attaque polonaise. Ce prétexte, repris par la
propagande nazie comme
casus belli, permit à Hitler de déclencher le jour suivant la
« campagne de Pologne » en envahissant le pays, entraînant dans la foulée la
déclaration de guerre de la
France et du
Royaume-Uni et déclenchant la
seconde guerre mondiale. https://fr.wikipedia.org/wiki/Op%C3%A9ration_Himmler