
« trop parler incite le pêché » « la vie et la mort sont au pouvoir de la langue » et « pour fuir le péché, on doit cesser et s’interdire de parler mal ». Ainsi, de nombreuses mises en garde étaient faites aux frères quant à la tenue de leur langage et leur devoir de silence, dans le souci de préserver l’harmonie fraternelle de la communauté et le bon déroulement « du travail de chevalerie ».
La règle explique qu’il était nécessaire de savoir garder le silence à certains moments de la journée comme après complies, avant le coucher et pendant le repas. Les « paroles oiseuses » et les « vilains éclats de rire » étaient défendus. Chacun devait être capable de se contrôler et « ne pas inciter son frère au courroux, ni la colère (…) » (article 15, 23, 24 , 42, 46, 51 et 67).

Les frères malades devaient être traités « en paix et avec soins » selon l’article 50 de la règle. Le frère infirmier avait obligation de pourvoir aux besoins de soin des malades, notamment par l’administration de nourritures « qui rendent la santé ». Les retraits du frère infirmier aux articles 190 à 197 donnent des informations sur l’infirmerie templière. Les frères sains pouvaient s’y faire saigner et s’y reposer. On y apprend le nom de quelques maladies et maux communs : fièvre quarte, dysenterie (maladie commune des armées à cette époque, dont est d’ailleurs mort Saint Louis), mauvaise blessure, vomissement et frénésie.
La lèpre était une maladie incurable et très répandue. Le roi de Jérusalem, Baudouin IV (1174-1184) en était atteint. Les templiers lépreux étaient invités à se rendre dans une léproserie de l’ordre de Saint-Lazare, sans que ce soit une obligation. S’ils ne le souhaitaient pas, ils pouvaient rester dans leur ordre mais y vivraient à l’écart de leurs frères. (articles 444 et 445 des retraits).
Les vieux frères devaient également être traités et honorés avec tous les égards (article 59 de la règle).

Six articles de la Règle portent sur le sujet. Il était important que les frères soient habillés de façon réglementaire : manteaux blancs pour les frères chevaliers, manteaux bruns pour les frères sergents. Les robes fournies par le drapier de l’ordre, devaient être sans superflu, sans fourrures, ni ornements, ni trop longues, ni trop courtes. Le trousseau templier comprenait également chemises, braies, chausses, ceintures. Il était donné aux écuyers et aux sergents les vieilles robes, quand elles n’étaient pas offertes aux pauvres. (articles 27, 28, 29, 30, 31, 32).

«La compagnie des femmes est chose périlleuse », rappelle la règle et « nous croyons qu’il est chose périlleuse à toute religion de regarder les femmes en face ». il était interdit d’embrasser une femme, quelle qu’elle soit (même sœur ou tante, indique la règle), afin de « demeurer perpétuellement devant Dieu avec pure conscience et une vie sûre » (article 53 et 68).

Les historiens n’ont aucune information sur ce point. Cependant, l’article 95 des retraits de la règle indique que le combat à la lance, c’est-à-dire la joute, était pratiqué avec autorisation du maitre.

L’ordre du Temple possédait une justice interne comme tout seigneur sur ses terres.
Cette justice était principalement rendue lors des chapitres généraux ou provinciaux. Le chapitre de l’ordre n’avait pas pour première mission de rendre la justice à l’intérieur de la maison mais de traiter les affaires courantes. Il avait donc un rôle de conseil de discipline concernant les problèmes d’ordre judicaire.
Lorsque le chapitre ne pouvait statuer sur le cas d’un frère de l’Ordre, il pouvait le faire remonter au niveau supérieur et même jusqu’au pape.
a) Le cérémoniallors d’une séance du chapitre et lorsqu’il fallait rendre la justice, le frère templier concerné pénétrait dans la salle d’audience pour confesser sa ou ses fautes et « crier merci » à l’ensemble de l’ordre. Il se retirait ensuite pour laisser le temps de la délibération puis entraient à nouveau pour entendre la sentence qui lui était infligée.
De plus, si le templier ne confessait pas sa faute, il pouvait se faire dénoncer par un autre frère mais seulement si le fautif avait refusé de parler lui-même devant le chapitre.
b) Classification des fautesLes fautes possédaient des punitions échelonnées selon leur gravité.
• Perte de la maison ou expulsion définitive de l’Ordre du Temple
• Perte de l’habit : ce qui correspond à une expulsion temporaire d’une durée de un an et un jour au maximum,
• Perte de l’habit sauf Dieu : le frère avait droit à un sursis,
• Pénitence (d’un jour, de deux à trois jours, du vendredi, …)
• Nourris au pain et à l’eau pendant un jour,
• Sermons administrés publiquement après la prière.