Déportations à Auschwitz► Premiers convoisLe premier convoi quitte Budapest le
29 avril 1944 avec, à son bord, 1 800 hommes et femmes âgés de 16 à 50 ans et considérés comme valides pour le
travail forcé. Un deuxième train quitte Topoly, le 30 avril, avec 2 000 personnes à bord. Les déportés subissent la « sélection » à
Auschwitz : 616 femmes et 486 hommes sont retenus pour le travail forcé, 2 698 sont envoyés en chambre à gaz.
Juifs hongrois arrivant à Auschwitz et subissant la « sélection ».
► Déportations de masseLes déportations de masse (dont la première est organisée par le
Reichssicherheitshauptamt) commencent à quitter la Hongrie vers la Pologne le
14 mai 1944. Le gouvernement hongrois est responsable des convois jusqu'à la frontière Nord. Le chef de la station à
Košice tient un registre des trains. Le premier train de marchandises passe à Košice le 14 mai. Sur une journée ordinaire, il y a trois ou quatre convois avec, chacun, entre 3 000 et 4 000 victimes à bord. Pendant 33 jours, jusqu'au 16 juin, 109 trains sont envoyés. Plusieurs fois, six trains sont envoyés dans la même journée.
Les premiers trains, qui comprennent chacun entre 40 et 50 wagons, arrivent à Auschwitz le 16 mai. Après avoir retiré leurs affaires, les déportés sont rassemblés par groupes de cinq et emmenés aux fours crématoires. D'après
Danuta Czech, dès la première nuit les fours crématoires émettent de la fumée.
D'après la résistance intérieure du camp d'extermination le 15 juillet, 300 000 Juifs de Hongrie sont arrivés au camp, à bord de 113 convois, entre le 16 mai et le 13 juin16. Le 9 juillet 1944, d'après László Ferenczy, 147 convois avaient déporté 434 351 Juifs. D'après
Edmund Veesenmayer, le nombre s'élève à 437 402. Environ 80 % des arrivants sont assassinés dès leur arrivée3. Comme les fours crématoires ne peuvent pas brûler les corps à cette cadence, des charniers sont creusés. Des photographies prises à Auschwitz (
L'Album d'Auschwitz) trouvées après la guerre montrent l'arrivée des Hongrois au camp.
► SélectionsDans les prisonniers arrivant de Hongrie, 20 % sont gardés en vie pour être exploités soit en tant que travailleurs forcés soit pour des expérimentations médicales. Le 22 mai, puis le 29 mai, 2 000 victimes sont choisies pour être admises dans le camp. Le 28 mai, 963 victimes sont transférées d'Auschwitz I vers le
camp de concentration de Mauthausen en Autriche; le 5 juin, 2 000 autres hongrois sont envoyés à Buchenwald en Allemagne. Le jour suivant, les détenus hongrois dont le numéro commence par A sont déportés à Auschwitz III, camp de travail exploité par
IG Farben et 2 000 autres sont envoyés à Mauthausen le même jour et le 13 juillet23.
Le 29 mai,
Miklós Nyiszli, qui travaille par la suite pour
Josef Mengele, est admis avec son épouse et leur fille, même s'ils sont dispersés dans des parties différentes du même camp. Tous les jumeaux présents dans les convois sont sélectionnés : Mengele est connu pour ses expériences sur les jumeaux. Le 17 mai, tous les garçons hongrois nés avec un jumeau sont admis. Le 18 mai, vingt filles et femmes ayant des jumelles sont sélectionnées.
► Rapport Vrba-WetzlerJuste avant le début des déportations, le rapport Vrba–Wetzler parvient aux Alliés. Ce rapport contient des descriptions détaillées des chambres à gaz et des exactions perpétrées dans les camps. Il est transmis à l'
Ústredňa Židov par deux évadés d'Auschwitz,
Rudolf Vrba et
Alfred Wetzler. Le fils et la belle-fille de Horthy reçoivent tous deux des exemplaires du rapport début mai, avant que ne commencent les déportations en masse. Les renseignements fournis dans le rapport sur l'assassinat des Juifs tchèques à Auschwitz sont diffusés en Allemagne grâce au
BBC World Service à midi le
16 juin 1944, assorti de l'avertissement que les Allemands devront en répondre après la guerrenote. Se fondant sur ce rapport, les différents gouvernements occidentaux, notamment
Pie XII le 25 juin,
Franklin D. Roosevelt le 26 juin et
Gustave V le 30 juin, demandent à Horty de mettre fin aux déportations. Roosevelt émet des menaces de représailles armées et, le 7 juillet, Horthy ordonne d'arrêter l'envoi des trains.[/color]