Le soulèvement du ghetto de BedzinAu cours de la dernière phase des déportations du début août 1943, l'
Organisation juive de combat (
ŻOB) à Będzin organise un soulèvement du ghetto contre les Allemands (comme dans la ville voisine de Sosnowiec). Déjà en 1941, un chapitre local de ŻOB fut créé à Będzin 7, sur les conseils de
Mordechai Anielewicz . Des armes furent obtenues dans la clandestinité parmi les juifs de Varsovie. Des pistolets et des grenades à main furent introduits par contrebande lors de trajets périlleux en train. Edzia Pejsachson fut arrêtée et torturée à mort. En utilisant les instructions fournies par les quartiers généraux de ŻOB, des
cocktails Molotov furent fabriqués. Les bombes produites par les Juifs étaient comparables à celles des nazis selon des témoignages de survivants. Plusieurs bunkers ont été creusés à l'intérieur des limites du ghetto pour produire et cacher ces armes. L'attitude du
Judenrat de Będzin vis-à-vis de la résistance fut négative au départ mais changea au cours de la liquidation du ghetto.
Frumka Płotnicka, elle combattu durant le soulèvement Ghetto de Varsovie puis
mena le soulèvement du Ghetto de Będzin durant l'Opération Reinhard La révolte fut un acte ultime de défi des insurgés du ghetto qui combattirent dans les quartiers de Kamionka et Środula. Un groupe de partisans se barricadèrent dans un bunker rue Podsiadły avec leur dirigeante,
Frumka Płotnicka, 29 ans, qui combattu au cours du
soulèvement du ghetto de Varsovie quelques semaines plus tôt. Tous furent tués par les forces allemandes une fois a cours de munitions. Les combats, qui commencèrent le 3 août 1943, durèrent plusieurs jours. La plupart des Juifs restants périrent peu de temps après, lors de la liquidation du ghetto bien que les déportations aient dû être prolongées de quelques jours à deux semaines et que les SS d'Auschwitz (45 km de distance) furent mobilisés. À titre posthume, Frumka Płotnicka a reçu l'
Ordre de la Croix de Grunwald du
Comité polonais de libération nationale le 19 avril 1945.
Tentatives de sauvetageLes efforts des chrétiens pour sauver les Juifs de la persécution nazie commencèrent dès l'invasion allemande. Lorsque le 8 septembre 1939 la Synagogue fut incendiée par les SS avec une foule de fidèles juifs à l'intérieur, le prêtre catholique, le père Mieczysław Zawadzki, ouvra les portes de son église à Góra Zamkowa pour tous les échappés cherchant un refuge. On ne sait pas combien de Juifs furent ainsi sauvés ; probablement plus d'une centaine. Le Père Zawadzki a reçu le titre de Juste polonais parmi les nations à titre posthume en 2007. Il est décédé en 1975 à Będzin.
Des tentatives d'évasion ont eu lieu lors des actions de liquidation du ghetto. Cela Kleinmann et son frère Icchak s’échappèrent d'un train en 1943 grâce à une planche lâche dans le toit du train. Ils furent accueillis par la famille de Stanisław Grzybowski, avec lequel leur père avait travaillé dans une mine de charbon. Cependant, Cela fut appréhendée alors qu'elle cherchait de nouveaux papiers d'identité et assassinée. Après cela, Grzybowski confia Icchak à sa propre fille Wanda et à son mari Kazimierz en 1944. Wanda et Kazimierz Kafarski reçurent la le titre de Justes en 2004, longtemps après que Stanisław Grzybowski mourut de vieillesse.
D'autres maisons prirent feu tandis que la synagogue brûlait. De nombreux Juifs en fuite sauvés par le père Zawadzki ont également été blessés et ont dû recevoir des soins médicaux. Ils ont été secourus par le Dr Tadeusz Kosibowicz, directeur de l'hôpital public de Będzin, aidé par le Dr Ryszard Nyc et sœur Rufina Świrska. Les Juifs gravement blessés ont été emmenés à l'hôpital sous de faux noms. D'autres juifs se sont cachés à l'hôpital également en étant embauchés instantanément. Cependant, le directeur Kosibowicz fut dénoncé par l'un de ses patients d'origine allemande et arrêté par la Gestapo le 8 mai 1940. Les trois sauveteurs furent condamnés à mort, puis leurs condamnations furent rapidement commuées à la prison en camp de concentration. Le Dr Kosibowicz travailla dans les camps de concentration de
Dachau,
Sachsenhausen, à
Majdanek ainsi qu'à
Gross-Rosen. Il travailla comme médecin prisonnier et survécu. Kosibowicz est retourné à Będzin après la libération et repris son poste de directeur de l'hôpital. Il est décédé le 6 juillet 1971 et reçu le titre de
Juste à titre posthume en 2006 par l'État d'Israël.
Des centaines de Juifs polonais restèrent cachés lorsque les déportations vers le
camp d'extermination d' Auschwitz prirent fin en août 1943. Les survivants furent sortis clandestinement des bunkers en petits groupes par des membres de l'ŻOB: Fela Kac, Schmuel Ron et Kasia Szancer. Les sauveteurs polonais qui les ont récupérés du côté «aryen» de la ville comprenaient Roman Kołodziej, tué pour avoir sauvé des Juifs le 2 janvier 1944, et Zofia Klemens arrêté par la Gestapo et envoyé dans un camp de concentration; Klemens survécu. Elle a reçu le titre de Justes en 1964. La famille Kobylec sauva plus de soixante-dix juifs et reçurent le titre de Justes vingt ans plus tard.
Commémoration
Plusieurs journaux intimes de survivants et des centaines de lettres de captifs du ghetto sont disponibles. De nombreuses photos des captifs du ghetto déportés à Auschwitz ont été conservées. Une collection de plus de 2000 photographies a été découverte en octobre 1986, y compris de nombreuses images de la vie à Będzin et dans le ghetto. Certains d'entre eux ont été publiés dans un livre ou dans une vidéo. The Eyes de la Ashes Foundation gère cette collection.
En 2004, le conseil municipal de Będzin décida de dédier la place de la ville aux héros du soulèvement du ghetto juif à Będzin. En août 2005, un nouveau mémorial a été dévoilé sur le site du ghetto de Będzin.
Personnalités du ghetto de Bedzin
Cwi Brandes - combattant de la résistance du ghetto
Ala Gertner - membre d'un mouvement de resistance dans le camp d'Auschwitz-Birkenau
Samuel Cygler - artiste peintre
Baruch Gaftek - combattant de la résistance du ghetto
Rutka Laskier - auteur d'un journal intime
Menachem Lior (Liwer) - combattant de la résistance du ghetto qui a survécu à la guerre
Sam Pivnik (Szmul Piwnik) - survivant de la Shoah, auteur de mémoires
Frumka Płotnicka - combattant de la résistance dans les ghettos de Będzin et Varsovie
Eugenia Prawer-Pinski - auteur d'un journal intime (Będzin 2007), docteur
Salomon Weinzieher - docteur, député
Stanisław Wygodzki - écrivain