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 Italie : ghetto de Rome

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Lanaelle
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MessageSujet: Italie : ghetto de Rome   Italie :  ghetto de Rome EmptyLun 14 Mar - 20:17

Le ghetto de Rome, en italien : Ghetto di Roma, est un ghetto imposé aux Juifs : le 14 juillet 1555, le pape Paul IV publie sa bulle, Cum nimis absurdum, dans laquelle il impose des restrictions religieuses et économiques aux Juifs et créé le ghetto, qui continue d'exister jusqu'en 1870. Il est créé dans le rione Sant'Angelo à Rome en Italie et se situe à proximité du Tibre et du théâtre de Marcellus. À l'exception de brèves périodes sous Napoléon Ier, de 1808 à 1815 et durant les Républiques romaines de 1798 à 1799 et de 1849, le ghetto de Rome est contrôlé par la papauté. Il est fermé à l'occasion de la prise de Rome en 1870.



Italie :  ghetto de Rome IvF3Nb-via-Rua-in-Ghetto
Via Rua in Ghetto, (rione Sant'Angelo),
par Ettore Roesler Franz (vers 1880)



Création
La vie dans le ghetto
Abolition du ghetto
L'occupation nazie
Héritage
Galerie



Rafle du ghetto de Rome



Italie :  ghetto de Rome IvF3Nb-tableau-ghetto-rome




https://fr.wikipedia.org/wiki/Ghetto_de_Rome


Dernière édition par Lanaelle le Lun 14 Mar - 21:02, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Italie : ghetto de Rome   Italie :  ghetto de Rome EmptyLun 14 Mar - 20:26

Création


En 1516, le premier ghetto est créé : il s'agit du ghetto de Venise, dont le nom provient d'un quartier de Cannaregio, divisé en deux : Ghetto Nuovo et Ghetto Vecchio (en français : Ghetto nouveau et Ghetto ancien). Les Juifs sont contraints d'y vivre durant la République de Venise.


Le 14 juillet 1555, le pape Paul IV, dans sa bulle Cum nimis absurdum, révoque tous les droits concédés aux Juifs et ordonne la création du ghetto, exigeant que les Juifs de Rome y soient regroupés : ils forment pourtant une communauté depuis bien avant l'ère chrétienne et compte environ 2 000 personnes. Le quartier ainsi créé s'appelle serraglio degli ebrei : le rione de Sant'Angelo est choisi, car depuis l'antiquité, la communauté juive, vit dans la région de l'Aventin et, surtout, dans le Trastevere dont ils constituent la majorité de la population.

Le ghetto est un quartier clos, avec des portes verrouillées la nuit. Le mur est construit sous la direction de l'architecte Giovanni Sallustio Peruzzi. Le coût de la construction du mur est de 300 écus pontificaux, devant être payés par la communauté juive. Le quartier de Rome, choisi pour le ghetto, est l'un des quartiers les plus indésirables de la ville, sujet à de fréquentes inondations causées par le Tibre, mais où les Juifs représentent déjà 80 % de la population. Lors de sa fondation, le quartier forme un trapèze dont les bases (parallèles au fleuve) mesurent respectivement 270 mètres (près du Tibre) et 180 mètres et dont les côtés sont d'environ 150 mètres de long2. L'enceinte démarre à partir du pont Fabricius pour atteindre le portique d'Octavie. De là, elle longe l'actuelle via del Portico d'Ottavia, sans englober l'ancien marché au poisson (en italien : La Pescheria). À la piazza Giudea, qu'elle coupe en deux, elle bifurque à nouveau le long de Vicolo Cenci, l'actuelle via del Progresso, jusqu'à atteindre à nouveau le Tibre. Le 6 octobre 1586, le pape Sixte V, par le motu proprio Christiana pietas, le pape Sixte V révoque certaines restrictions imposées aux Juifs et permet une petite expansion du quartier qui atteint trois hectares. Sous le pontificat de Sixte V, fin 1580, environ 3 500 habitants vivent dans le ghetto, dans des conditions inhumaines.


Italie :  ghetto de Rome GvF3Nb-carte-du-rione-san-angelo
Carte du rione Sant'Angelo en 1777 : le ghetto est coloré en jaune.


La bulle pontificale révoque également tous les droits de la communauté juive et leur impose une variété de nouvelles restrictions telles que l'interdiction de propriété, celle de pratiquer la médecine sur les Chrétiens  et les sermons catholiques obligatoires lors du Chabbat. Le ghetto est bien accueilli, par certains Juifs, qui pensent que ces murs protègeraient la petite communauté juive, d'éventuelles attaques, par des foules chrétiennes, mais aussi qu'il leur permet d'exercer leurs coutumes religieuses sans interférence. Les Juifs ne sont pas autorisés à posséder de biens, même dans le ghetto. Les propriétaires Chrétiens des maisons du ghetto peuvent garder leurs biens, mais en raison du jus cazachà, le droit de possession, ils ne peuvent ni expulser les Juifs, ni augmenter leurs loyers.

Des portes sont ajoutées au fil des agrandissements successifs du ghetto. Au début, l'enceinte n'avait que deux portes. Elles passent à trois, au cours du xvie siècle, à cinq sous le règne de Sixte V et enfin à huit au cours du XIXe siècle. Les portes sont ouvertes à l'aube et fermées tous les soirs, une heure après le coucher du soleil, de novembre à Pâques et deux heures, le reste du temps. La zone ne contient guère de bâtiments remarquables. Toutes les églises qui se trouvent dans le ghetto ont été désacralisées et démolies peu après sa construction.

Comme les autres ghettos italiens, celui de Rome ne s'appelait pas ainsi, initialement : il est cité diversement dans les documents italien : serraglio degli Ebrei ou claustro degli Ebrei, c'est-à-dire enceinte des Juifs. Diverses formes du mot ghetto entrent en usage, à la fin du XVIe siècle. L'usage moderne juif romain est ghétte.
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MessageSujet: Re: Italie : ghetto de Rome   Italie :  ghetto de Rome EmptyLun 14 Mar - 20:41

La vie dans le ghetto

La vie dans le ghetto romain est d'une pauvreté écrasante, en raison des restrictions sévères imposées aux Juifs. Ils ne peuvent exercer que des emplois non qualifiés, comme chiffonniers, brocanteurs ou poissonniers. Ils sont autorisés à être prêteurs sur gage, ce qui est interdit aux Chrétiens.


Italie :  ghetto de Rome IvF3Nb-vicolo-capocciuto
Vicolo Capocciuto d'Ettore Roesler Franz.


Dans les jeux de loterie, ils sont autorisés à parier uniquement sur les premiers nombres, de 1 à 30, tous appartenant à la même dizaine. En cas de tirage de cinq de ces numéros, les Romains disent que ce jour-là, dans le ghetto, se déroule une grande fête.

Quand les Juifs sortent du ghetto, les hommes doivent porter une casquette jaune, le sciamanno, et les femmes un voile jaune, de la même couleur que celui porté par les prostituées. Pendant les fêtes, ils doivent amuser les Chrétiens, en concurrence entre eux dans des jeux humiliants. Ils doivent courir nus, avec une corde autour du cou, ou les jambes enfermées dans des sacs. Parfois, ils sont également montés par des soldats.

Les Juifs doivent demander, chaque année, la permission d'y vivre. Ils paient une taxe annuelle pour ce privilège. Les Juifs de Rome sont tenus annuellement de jurer fidélité au pape, à l'arc de Titus, qui célèbre le siège de Jérusalem (en 70), lors de la première Guerre judéo-romaine. Chaque année, au Campidoglio, le rabbin doit rendre hommage au chef des conseillers municipaux (Caporione). En échange, il reçoit de la part de ce dernier, un coup de pied aux fesses. Cette cérémonie signifie que la communauté juive est autorisée à rester un an de plus à Rome.

Chaque samedi, la communauté juive est forcée d'écouter les sermons obligatoires, en face de la petite église San Gregorio della Divina Pietà, juste à l'extérieur du mur.

Au moment de sa construction, dans le ghetto - comme presque partout à Rome - il n'y avait pas d'eau fraîche. Quelques années plus tard les papes font construire plusieurs fontaines dans le rione.

La communauté juive dans le ghetto ne cesse de grandir : il y a une forte surpopulation. Étant donné que la zone ne peut s'étendre horizontalement, les Juifs construisent des ajouts verticaux sur leurs maisons, qui empêchent le soleil d'atteindre les rues, déjà humides et étroites. Le grand nombre de personnes qui vit dans un si petit espace, ainsi que la pauvreté de la population, causent des conditions d'hygiène épouvantables.

Le quartier, s'étendant très bas et près du Tibre, est souvent inondé. Au cours de l'épidémie de peste de 1656, 800 des 4 000 habitants en meurent. Sant'Angelo, qui est le rione avec la plus petite superficie, est également, en raison de la présence du ghetto, celui qui a la plus forte densité de population.



Abolition du ghetto


Le 10 février 1798, les troupes françaises, commandées par le général Louis-Alexandre Berthier, entrent dans la ville. Le 15 février, la première République romaine est proclamée, le 17 du même mois dans le ghetto, sur la Piazza delle Cinque Scole (en français : place des Cinq Synagogues), un arbre de la liberté est planté. Le 20 février, le pape Pie VI est contraint de quitter Rome et le lendemain, à Monte Cavallo, le commandant français proclame l'égalité des droits des Juifs et leur pleine citoyenneté.

Toutefois, lorsque les États pontificaux sont restaurés en 1799, le ghetto est rétabli et les Juifs qui l'avaient quitté sont contraints de retourner dans le ghetto.

En 1825, sous le pontificat de Léon XII, le ghetto, dont la population a considérablement augmenté, est encore agrandi.

Le 17 avril 1847, un groupe de jeunes du Trastevere brise les portes du ghetto après y avoir été enfermé pour la nuit.



Italie :  ghetto de Rome HvF3Nb-la-piazza-giudia
La piazza Giudia, montrant la porte du ghetto (à droite), le poste de police et
la potence - Gravure de : Giuseppe Vasi, Delle Magnificenze di Roma
antica e moderna : Tome II, Le Piazze principali di Roma, con obelischi, ed altri
colonne ornamenti. Roma: Stamperia degli eredi Barbiellini (1752).



En 1848, au début de son pontificat, Pie IX ordonne de démolir le mur qui entoure le ghetto et permet aux Juifs de vivre à l'extérieur du ghetto. Cependant, après son retour d'exil en 1850, et après l'écrasement de la République romaine qui avait décidé de fortes mesures contre l’Église, le pape émet une série de mesures anti-libérales et notamment la réintégration du ghetto. La taxe juive est abolie en 1850.

Le 20 septembre 1870, c'est à un Juif que revient l'honneur de commander la batterie de canons qui ouvrent une brèche dans les murs de Rome, à Porta Pia, et l'annexion de la ville au royaume d'Italie, qui met fin au pouvoir temporel des papes. Le ghetto est finalement aboli et les Juifs traités comme tout autres citoyens italiens.

En 1888, avec la mise en œuvre du nouveau plan directeur de la capitale, la plupart des anciennes rues et anciens bâtiments du ghetto, malsains et manquant d'installations sanitaires, sont démolis. Trois nouvelles rues sont créées : Via del Portico d'Ottavia (à la place de la vieille via della Pescheria), la via Catalana et la via del Tempio.

En 1889, un concours est organisé pour la construction de la nouvelle synagogue et deux projets sont sélectionnés. En 1897 la communauté juive achète à la ville de Rome, la zone située entre Lungotevere Cenci et la Via del Portico d'Ottavia, libérée lors des précédentes démolitions, afin d'y construire le temple. Il s'agit de l'emplacement de l'ancienne synagogue du ghetto. En 1899, le projet des architectes Vincenzo Costa et Osvaldo Armanni est choisi. Les travaux commencent en 1901, s'achèvent en 1904 et le 29 juillet de la même année, la grande synagogue de Rome est inaugurée. Au sous-sol du bâtiment le musée juif de Rome est aménagé.

Le ghetto de Rome est le dernier des ghettos d'Europe occidentale jusqu'à ce qu'ils soient rétablis par l'Allemagne nazie dans les années 1930.
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MessageSujet: Re: Italie : ghetto de Rome   Italie :  ghetto de Rome EmptyLun 14 Mar - 20:49

L'occupation nazie

Le samedi 16 octobre 1943, soit près d'un mois après le début de l'Holocauste en Italie, les nazis mènent un raid qui, tout en affectant de nombreux autres quartiers de Rome, a son épicentre dans l'ancien ghetto, où plus d'un millier de Juifs sont capturés.

Après avoir encerclés le quartier, dès les premières lueurs du jour, les SS arrêtent de nombreuses personnes, en particulier via del Portico d'Ottavia. La rafle conduit à l'arrestation de 1 259 personnes. Finalement, 1 023 Juifs sont transférés à la gare de Tiburtina, chargés dans un convoi de 18 wagons à bestiaux. Le convoi part le 18 octobre, vers le camp d'extermination d'Auschwitz et y parvient le 22 octobre.

Seuls dix-sept déportés survivront, dont une femme mais aucun enfant.



Héritage


Après trois cents ans d'isolement, du reste de la ville, les Juifs du ghetto de Rome ont développé leur propre dialecte, connu sous le nom de Giudeo-romanesco, qui diffère du dialecte du reste de la ville dans sa préservation des formes dialectiques du xvie siècle et son utilisation libérale de mots hébraïques romanisés.

Aujourd'hui, le quartier de l'ancien ghetto est le siège de la synagogue de Rome. Il subsiste un morceau du mur du ghetto, préservé dans le mur de l'une des cours de la Piazza delle Cinque Scole.


Le ghetto en filmographie


L'Oro di Roma (1961) (L'Or de Rome), de Carlo Lizzani qui décrit les évènements de septembre-octobre 1943, les cinquante kilos d'or extorqués à la communauté juive romaine et la rafle du ghetto avec la déportation des Juifs par les nazis.
Enquête sur un citoyen au-dessus de tout soupçon (1970), d'Elio Petri, certaines scènes sont tournées via del Tempio 1, où se trouve la maison de la victime Augusta Terzi (joué par Florinda Bolkan).
La Fenêtre d'en face (2003), de Ferzan Özpetek : l'ancien boulanger Juif Davide Veroli, interprété par Massimo Girotti, est hanté par le souvenir de la rafle du ghetto, où il a perdu son seul amour.
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MessageSujet: Re: Italie : ghetto de Rome   Italie :  ghetto de Rome EmptyLun 14 Mar - 20:50

Galerie


Italie :  ghetto de Rome GvF3Nb-ghetto-disparu
Ghetto disparu : Arco delle Azimelle aquarelle d'Ettore Roesler Franz
vers 1880) L'Azimelle est du pain juif sans levain, qui était produit dans
une boulangerie de cette voie.




Italie :  ghetto de Rome HvF3Nb-grande-synagogue-de-rome
Grande synagogue de Rome située sur l'emplacement de
l'ancienne synagogue du ghetto de Rome



Italie :  ghetto de Rome HvF3Nb-plaque-commemorative
Plaque commémorative de la déportation du 16 octobre 1943




https://fr.wikipedia.org/wiki/Ghetto_de_Rome
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MessageSujet: Re: Italie : ghetto de Rome   Italie :  ghetto de Rome EmptyLun 14 Mar - 20:57

Italie :  ghetto de Rome SkR3Nb-portico-dottavia-19e-siecle
Cette peinture d’Ettore Roesler Franz nous monte le Portico d’Ottavia au
19ème siècle, force est de constater que les maisons qui l’entourent ont peu changé.

Ettore Roesler Franz [Public domain], via Wikimedia Commons
http://www.viaggio-italia.fr/rome-et-le-latium/le-ghetto-de-rome/






Italie :  ghetto de Rome RkR3Nb-ghetto-de-rome
Le Ghetto de Rome comporte encore de nombreux bâtiments populaires
médiévaux qui attestent aujourd’hui encore des conditions de vie dans cette
enclave où la densité de population était très élevée.

Crédit photos www.viaggio-italia.fr sous licence Creative Commons






Italie :  ghetto de Rome RkR3Nb-paves-memoriaux
Ces pavés mémoriaux rappellent devant chaque immeuble les noms des
victimes des rafles allemandes dans le ghetto de Rome après la destitution
de Mussolinie par le roi d'Italie en 1943, qui fut suivie par l'invasion et la
prise de pouvoir complète par les Nazis sur le pays,

Crédit photos www.viaggio-italia.fr sous licence Creative Commons
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MessageSujet: Re: Italie : ghetto de Rome   Italie :  ghetto de Rome EmptyLun 14 Mar - 21:00

Italie :  ghetto de Rome GpR3Nb-marche-de-poisson-dans-le-ghetto
Edward Angelo Goodall, Le marché de poissons dans le ghetto (1873)
https://www.rome-roma.net/site-rome-art.php?lieu=ghetto
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MessageSujet: Re: Italie : ghetto de Rome   Italie :  ghetto de Rome EmptyLun 14 Mar - 21:19

RAFLE DU GHETTO DE ROME


La rafle du ghetto de Rome est un « coup de filet » ayant conduit à l'arrestation de 1 259 personnes, dont 363 hommes, 689 femmes et 207 enfants appartenant à la communauté juive. Cette rafle a été effectuée par les troupes allemandes de la Gestapo le samedi 16 octobre 1943 entre 5 heures 30 et 14 heures, principalement dans la Via del Portico d'Ottavia et les rues adjacentes, ainsi que dans d'autres quartiers de Rome.


Après avoir libéré quelques ressortissants étrangers ou issus de mariage mixte, 1023 personnes ont été déportées au camp de concentration d'Auschwitz. Seuls, quinze hommes et une femme survécurent4.



Les Juifs de Rome


Les premiers Juifs se sont installés à Rome au IIe siècle av. J.-C. et leur nombre a augmenté après la Première Guerre judéo-romaine menée par le futur empereur Titus (66-70 ap. J.-C.).


En 1555, le Pape Paul IV ordonna l'installation de tous les Juifs de Rome dans une zone du rione Sant’Angelo, entre le Portique d’Octavie et la rive du Tibre. L'endroit, clos par des murs, doté de portes fermées du crépuscule à l'aube, est rapidement baptisé « ghetto », à l'instar de celui de Venise.



Italie :  ghetto de Rome MQF3Nb-entree-du-portique-doctavie
L’entrée au portique d'Octavie



En 1825, le pape Léon XII agrandit le ghetto jusqu'à atteindre la Via della reginella.

En 1848, Pie IX fait abattre les murs du ghetto et donne la liberté de résidence dans Rome aux Juifs. Néanmoins, le rione continua à être habité majoritairement par des juifs.


Prémices à la rafle


Au début de l'occupation allemande, en septembre 1943, la communauté juive comptait environ entre 8 000 et 12 000 personnes.

Après l'armistice de Cassibile et l'occupation allemande de Rome le 10 septembre 1943, Herbert Kappler, lieutenant colonel de la SS, commandant de la SD et de la Gestapo à Rome, reçut le message suivant de Heinrich Himmler, ministre de l'intérieur commandant des forces de sécurité de l'Allemagne nazie et théoricien de la solution finale de la question juive : « Les récents événements italiens imposent une solution immédiate au problème juif dans les territoires récemment occupés par les forces armées du Reich ».

Le 24 septembre, Himmler, dans un télégramme secret à Kappler, est encore plus explicite : « Tous les Juifs, sans distinction de nationalité, âge, sexe et condition devront être transférés en Allemagne où ils seront liquidés. Le succès de l'entreprise devra être assuré par l'effet de surprise »[/b].

Durant l'après-midi du 26 septembre 1943, Kappler convoque dans son bureau de la villa Wolkonsky Ugo Foà, Grand rabbin de la communauté juive de Rome et le président Dante Almansi. Il leur ordonne de recueillir dans les trente six heures au moins 50 kg d'or les menaçant d'abord de déporter deux cents Juifs romains en Allemagne puis toute la communauté juive. En échange de l'or, Kappler promet la sécurité des juifs.

Le matin suivant, la collecte de l'or débute à l'intérieur de la synagogue. Au cours de l'après-midi, le Saint Siège communique officieusement qu'il autorise le prêt de lingots d'or afin de garantir les 50 kg d'or demandés par les Allemands, mais cela ne fut pas nécessaire.

Le mardi 28 à 18 heures, après un délai supplémentaire de quatre heures accordé par Kappler, les responsables de la communauté juive romaine se présentent à la villa Wolkonsky afin de remettre l'or demandé. Kappler les fait escorter jusqu'au 155 de la Via Tasso où l'or est pesé au moins deux fois et, à la fin, le poids retenu est de 50,3 kg.

Kappler envoie aussitôt l'or à Berlin, au chef de l’Reichssicherheitshauptamt, le général Ernst Kaltenbrunner, avec une lettre d'accompagnement dans laquelle il exprime ses doutes sur la faisabilité de la déportation et propose d'utiliser les Juifs romains comme main d'œuvre pour le travail obligatoire. Kaltenbrunner lui répond sèchement : « C'est précisément l'extirpation immédiate et complète des Juifs en Italie qui est primordiale, compte tenu de la situation politique actuelle et de la sécurité générale en Italie ».

Une fois la guerre terminée, l'or a été retrouvé tel quel dans la caisse, dans un coin du bureau de Kaltenbrunner.

Le 14 octobre, Kappler ordonne la mise à sac de deux bibliothèques de la communauté juive et du collège rabbinique et fait charger le butin dans deux wagons dirigés vers l'Allemagne. Les agents de Kappler prennent possession des catalogues complets comportant les noms et les adresses des Juifs romains. Au repérage des domiciles, participent aussi les commissaires de police italiens Raffaele Aniello et Gennaro Cappa. Le même jour, Kappler envoie une lettre à Hoess, commandant du camp de concentration d'Auschwitz, lui indiquant qu'entre le 22 et le 23 octobre, il recevrait un « chargement » de plus de 1000 juifs italiens et qu'il devait se préparer à leur réserver un « traitement spécial ».
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MessageSujet: Re: Italie : ghetto de Rome   Italie :  ghetto de Rome EmptyLun 14 Mar - 21:24

La rafle


« Et, en arrivant, elle avait trouvé le quartier désert, les portes grandes ouvertes, personne dans les maisons et personne dans la rue. Personne. Et elle s’était informée, elle avait demandé çà et là, au cafetier aryen. Et elle avait demandé partout. Même le temple qui était désert… et j’ai couru ici et là, de l’un à l’autre… Ils sont au Collège Militaire… à la Stazione Termini… à la Tiburtina »


Elsa Morante, La storia, 1974.



À l'aube du samedi 16 octobre 1943, jour choisi spécialement car férié pour les Juifs, 365 hommes de la police allemande, sous les ordres de 14 officiers et sous-officiers effectuent la rafle dans les appartements de la communauté juive romaine. Aucun italien n'étant estimé digne de confiance pour effectuer cette tâche par Keppler.

Une centaine d'hommes effectue la tâche à l'intérieur du ghetto et dans les voies adjacentes et d'autres dans les secteurs choisis par le commandement allemand, ailleurs dans la ville.


La Gestapo bloque d'abord les accès routiers, puis fait évacuer les édifices, un par un en rassemblant leurs occupants dans la rue. Les vieux, les handicapés et les malades sont jetés sans ménagement hors de leurs habitations; des enfants terrorisés s'accrochent aux jupes de leur mamans et des femmes âgées implorent en vain pitié.


Malgré la brutalité de l'opération, les cris et les prières, les personnes se rangent de façon tellement disciplinée qu'aux dires même de Kappler « aucun coup de semonce n'a été nécessaire ».

Kappler, dans son rapport, atteste que « la population italienne a, sans équivoque, adopté une attitude de résistance passive. Pendant que la police allemande pénétrait dans les maisons, des tentatives de cacher les Juifs dans des appartements voisins étaient fréquentes et dans certains cas probablement couronnées de succès. La partie antisémite da la population est restée discrète pendant l'opération et des mouvements de foule ont parfois tenté de bloquer certains policiers isolés loin des Juifs ».

Le nombre de personnes raflées est de 1 259. Nombreux sont ceux encore habillés pour la nuit. Ils sont chargés sur des camions militaires et transportés provisoirement au Collège militaire à Palais Salviati, 82-83 via della Lungara ; ils restent dans les locaux et dans la cour du collège trente heures environ dans des conditions très précaires. Parmi eux se trouve aussi un nouveau-né fruit de l'accouchement le 17 octobre d'une jeune femme de 24 ans, Marcella Perugiale.


La vérification du statut des prisonniers a permis la libération de 237 d'entre-deux ; il s'agit de citoyens étrangers, dont un de nationalité vaticane, des membres de familles ou unions mixtes, dont les membres juifs et d'autres de race aryenne. Une femme catholique se déclare juive afin de ne pas abandonner un petit orphelin qui lui avait été confié.


Italie :  ghetto de Rome HvF3Nb-plaque-commemorative
Stèle au ghetto de Rome avec l'inscription suivante:


Texte de la stèle supérieure :

(it)IL 16 OTTOBRE 1943
          QVI EBBE INIZIO
  LA SPIETATA CACCIA AGLI EBREI
E DVEMILANOVANTVNO CITTADINI ROMANI
 VENNERO AVVIATI A FEROCE MORTE
  NEI CAMPI DI STERMINIO NAZISTI
      DOVE FVRONO RAGGIVNTI
     DA ALTRI SEIMILA ITALIANI
       VITTIME DELL'INFAME
          ODIO DI RAZZA
  I POCHI SCAMPATI ALLA STRAGE
        I MOLTI SOLIDALI
     INVOCANO DAGLI VOMINI
         AMORE E PACE
        INVOCANO DA DIO
      PERDONO E SPERANZA
      A CVRA DEL COMITATO NAZIONALE
      PER LE CELEBRAZIONI DEL VENTENNALE
      DELLA RESISTENZA
                          23 OTTOBRE 1964



Texte de la stèle inférieure :

      "E NON COMINCIARONO NEPPURE A VIVERE"
           IN RICORDO DEI NEONATI
        STERMINATI NEI LAGER NAZISTI
IL COMUNE POSE NELLA GIORNATA DELLA MEMORIA
               GENNAIO 2001
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MessageSujet: Re: Italie : ghetto de Rome   Italie :  ghetto de Rome EmptyLun 14 Mar - 21:52

Le silence du Pape

Le Pape est informé de la rafle par la princesse Enza Pignatelli, une de ses anciennes élèves qui avait assisté en partie à la rafle et qui s'était aussitôt rendue au Vatican demandant audience au Pape qui l'a aussitôt reçue. Le Pape Pie XII se mit en communication téléphonique avec le cardinal secrétaire d'État Luigi Maglione afin qu'il s'occupe de la question.

Il s'ensuivit une conversation avec l'ambassadeur allemand près du Vatican Ernst von Weizsäcker, auquel le secrétaire d'état demanda d' « intervenir en faveur de ces pauvres bougres » se plaignant du fait « que justement à Rome, sous les yeux du Saint-Père on fasse souffrir autant de personnes seulement pour leur appartenance à une race déterminée ».

À la demande de Weizsäcker sur le possible comportement du Saint-Siège dans le cas où la rafle des juifs continue, Maglione répondit que « Le Saint-Siège ne voudrait pas être forcé de désapprouver cette façon de faire ».

Weizsäcker proposa et obtint que la protestation du Vatican soit envoyée par lettre au recteur de l'Église allemande à Rome Alois Hudal, adressée au général commandant de Rome Rainer Stahel, dans laquelle le prélat souhaitait la « non répétition des arrestations afin d'éviter l'intervention publique du pape contre ceux-ci ». Pour le reste, le Pape Pie XII garda un silence réservé sur l'affaire.


La déportation

Le dimanche 17 octobre, un fonctionnaire du Vatican se rendit au Collegio Militare, se limitant à demander la libération des Juifs baptisés. Cette requête fut rejetée car, sur la base de la législation allemande en vigueur à l'époque, les Juifs convertis appartenaient toujours à la race juive.

Les personnes arrêtées furent transférées à la gare Rome Tiburtina, chargées sur un convoi composé de 18 wagons à bétail. Costanza Calò, une femme ayant échappé à la rafle, et qui ne voulut pas abandonner son mari et ses cinq enfants capturés, les rejoignit.

Le convoi, parti le lundi 18 octobre à 14h05, arriva au camp d'Auschwitz le 22 octobre à 23h. Les déportés restèrent enfermés dans les wagons jusqu'à l'aube. Entre-temps, quelques personnes âgées étaient mortes et au nord de Padoue, le jeune Lazzaro Sonnino réussit à s'échapper en sautant du convoi. Sonnino ne figure toutefois pas parmi la liste des personnes ayant survécu car son sort reste inconnu.

Une fois sortis des wagons, les déportés furent divisés en deux colonnes : d'un côté 820 personnes jugées physiquement inaptes au travail et de l'autre 154 hommes et 47 femmes déclarées physiquement sains. Les 820 personnes du premier groupe furent immédiatement conduites dans les chambres à gaz nommées « zone douche ». Le jour même, leurs cadavres lavés avec un jet d'eau et privés des dents en or furent brûlés dans les fours crématoires.

Ceux du deuxième groupe furent transférés dans d'autres camps d'extermination. Ceux qui restèrent à Auschwitz périrent tous.

À la fin du conflit, seuls 15 hommes et une femme retournèrent en Italie. L'unique femme survivante Settimia Spizzichino, survécut aux tortures du camp de concentration de Bergen-Belsen28. Voici ce que dit Ettore Scola de sa rencontre avec elle :

« Cet épisode m’est arrivé pendant que je tournais le court métrage 1943-1997 où l'on voit au début la rafle destinée à arrêter tous les Juifs du ghetto de Rome. Pendant qu’on tournait, une vieille dame s’est évanouie. Évidemment, on a arrêté les prises de vues, elle a été secourue, on l’a amenée dans un bar à côté. Elle s’appelait Spizzichino, elle était une des dernières survivantes de la rafle de 1943, une rescapée d’Auschwitz, elle avait encore le tatouage sur le bras. Cela m’avait marqué, je m'étais senti coupable d’avoir indirectement ravivé le malheur de cette vieille femme, alors j’ai voulu refaire la scène. Si on connaît Rome, on reconnaît tout de suite la synagogue et le quartier juif, sinon on ne comprend le sens de la séquence que lorsqu'on découvre le tatouage sur le bras. Le public peut avoir des impressions sans comprendre comment elles naissent »

— Entretien avec Ettore Scola sur son film « Gente di Roma » (2003)


Le nombre total des déportés juifs pendant la période de l'occupation allemande de Rome est de 2,091 personnes 1 067 hommes ; 743 femmes ; 281 enfants ; parmi eux, 73 hommes, 28 femmes (mais aucun enfant) sont rentrés de captivité.


Comportement du Vatican après la déportation


Ce n'est que le 25-26 octobre, quand les Juifs du ghetto étaient déjà arrivés à Auschwitz et que la plus grande partie avait déjà été supprimée qu'un article parut dans l'Osservatore Romano voulant justifier le comportement du Saint-Siège. Le texte en est le suivant : L’Augusto Pontefice non ha desistito un solo momento dal porre in opera tutti i mezzi in suo potere per alleviare le sofferenze che in qualunque modo sono conseguenza dell’immane conflagrazione. Questa multiforme e incessante azione di Pio XII, in questi ultimi tempi si è anche maggiormente intensificata per le aumentate sofferenze di tanti infelici.

Le pape Pie XII serait intervenu, en vain, pour s'assurer que les autorités allemandes ne procéderaient pas à des déportations.



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La synagogue au ghetto di Rome



Le 28 octobre 1943, Weizsäcker, dans sa relation avec le ministre des Affaires étrangères allemand pouvait rassurer le gouvernement nazi sur le fait que « le Pape, bien que sollicité par diverses parties, n'a pris aucune position contre la déportation des juifs de Rome et qu'il a fait tout son possible afin que cette délicate situation ne puisse compromettre les rapports avec le gouvernement allemand et les autorités allemandes de Rome. Vu que, sans doute, il ne sera plus effectué à Rome d'actions contre les Juifs, on peut estimer que cette épineuse question est résolue »

Il faut néanmoins signaler un fait révélé récemment par le secrétaire d'État du Saint-Siège, le cardinal Tarcisio Bertone : le 25 octobre 1943, Pie XII a émis une directive destinée à tous les ecclésiastiques italiens dans laquelle il indiquait la nécessité d'accueillir les Juifs persécutés par les nazis dans tous les lieux religieux, instituts et même les catacombes.

Il faut noter diverses formes de résistance passive de la part de prélats comme Roberto Ronca et Pietro Palazzini et de tout le clergé en général qui pratiqua l'accueil clandestin dans les couvents et dans les structures religieuses chrétiennes de 4,447 juifs recensés.

Le pape Pie XII lui-même, auquel beaucoup reprochent l'absence de prise de position publique dénonçant les déportations de Juifs, a protégé des Juifs, notamment en ordonnant que des réfugiés politiques et des Juifs soient abrités dans le couvent romain des Santi Quattro Coronati. D’ailleurs, Israel Zolli, grand-rabbin de Rome de 1940 à 1944, se convertit au catholicisme en 1945 et choisit comme nom de baptême Eugenio Pio39, hommage à Pie XII en raison de son action pour les Juifs de Rome pendant la Seconde Guerre mondiale. Zolli écrit notamment : « La rayonnante charité du Pape, penché sur toutes les misères engendrées par la guerre, sa bonté pour mes coreligionnaires traqués, furent pour moi l’ouragan qui balaya mes scrupules à me faire catholique ».

Beaucoup de simples citoyens ont aussi accueilli des Juifs tandis que d'autres les ont dénoncés afin d'encaisser la récompense promise par les Allemands pour chaque arrestation.

Même si le Saint-Siège a agi, il n’a pas pu empêcher le départ du train pour Auschwitz du 18 octobre 1943, trois jours après la rafle du ghetto. Le seul fait certain est que ce fut le seul convoi qui soit parti de Rome pour Auschwitz.


Reconnaissance


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Médaille d'or à la valeur civile



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