DéroulementLa première grande action,
euphémisme utilisé par les
nazis pour désigner les exécutions de masse, a lieu le
31 août 1941. 2 019 femmes, 864 hommes et 817 enfants sont amenés de force et entassés dans le dépôt de carburant de Ponary à proximité de la
gare en banlieue de
Vilnius, où ils sont contraints de se déshabiller avant d'être fusillés. Comme ailleurs et
suivant les mêmes ordres, les « exécuteurs » doivent récupérer effets personnels, lunettes et dents en or. Le 12 septembre 3 434 juifs sont à nouveau massacrés en forêt de Ponary suivant la même procédure. Le plus grand nombre de juifs massacrés en une seule fois est de 10 000.
Juifs amenés sur le lieu du massacre
Les juifs ne savaient pas qu’ils allaient être exécutés, car ils avaient été préalablement
désinformés : ils pensaient être déplacés vers des camps de travail. Pour éviter que les populations locales ne s’en mêlent et pour attiser leur haine, elles aussi étaient entretenues dans leur
antisémitisme par la
propagande du «
judéo-bolchévisme » présentant tous les juifs sans distinction comme des suppôts de
Staline (qui avait
envahi la région un an auparavant et fait régner la «
terreur rouge »). Les fosses étaient déjà creusées par les premières fournées de victimes, qui avaient déjà été fusillées. Une fois déshabillée, chaque fournée était amenée à la fosse (en tirant sur les récalcitrants), contrainte de s’allonger sur les cadavres déjà en place, puis on lui tirait dessus à la mitraillette, et le processus recommençait jusqu’à ce que la fosse fut remplie et recouverte de terre. Après la guerre, lorsque l’on a déterré les corps, on s’est aperçu que chaque fournée (chaque « couche ») était placée sur la précédente tête-bêche comme des bûches, les mains attachées dans le dos.
Les corps avant leur enfouissement Les exécutions se succédèrent entre juillet 1941 et août 1944. On estime à environ 100 000 le nombre total de victimes assassinées à Ponary en trois ans (soit une centaine par jour en moyenne), dont 70 000
Juifs, 20 000
Polonais ou
Lituaniens et 10 000
Russes,
Biélorusses et
Roms qui pour la plupart habitaient Vilnius ou ses environs. Quelques-uns étaient des
Résistants capturés, mais la plupart étaient de simples civils.